Un beau témoignage de N. sur « l’impuissance »
N. 60 ans, nous donne un beau témoignage.
Il m’a écrit ce qui suit :
« C’est vrai ce que vous dites sur le terme impuissant (1) : ma femme m’a traité d’impuissant pendant longtemps, jusqu’au moment où je le suis devenu vraiment !
Alors, je me suis dit « à quoi bon ? » D’autant plus qu’elle fournissait d’autres exemples d’échecs du même ordre dans ma famille. Ses raisons étaient diverses, bien sur, bonnes ou mauvaises. N’empêche que lorsqu’on est fragilisé (un homme est un animal fragile !), c’est destructeur et cela laisse des séquelles.
Et après 60 ans, on a moins d’énergie pour se reconstruire.
Je dirais que dans mon cas, le meilleur « traitement » a été de rencontrer une autre femme aimante, généreuse et tolérante.
Bien cordialement » N.
N’utilisez plus le mot impuissant !
Pour mémoire, à propos d’impuissance, j’avais écrit ce qui suit :
(1) Cela me désole que l’on emploie ce mot « impuissant », vocabulaire d’un autre siècle.
Pourquoi ? Parce qu’un homme n’est jamais impuissant. Sinon, cela voudrait dire que ce qui fait le pouvoir d’un homme, sa puissance, c’est son érection et rien que son érection. Or, la virilité ne se trouve pas dans le pénis.
À force d’utiliser cet horrible mot « Impuissant », je vois des hommes en consultation qui me disent :
« je ne suis plus un homme, puisque je suis impuissant. » ;
“Je n’ai plus confiance en moi, puisque je suis impuissant” ;
“Je ne suis plus rien puisque je suis impuissant”,
“Ma femme ne voudra jamais rester avec moi puisque je suis impuissant”, “
« Je n’ose pas m’imposer au travail, puisque je suis impuissant.” Or, ce qui fait l’homme, ce n’est certainement pas l’érection.
Peut-être connaissez-vous le très beau poème de Rudyard Kipling qui explique ce que c’est pour lui que d’être un homme, et je vous note en gras ce qui concerne la sexualité !
Tu seras un Homme, mon fils – Rudyard Kipling
Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou, perdre d’un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;
Si tu peux être amant sans être fou d’amour,
Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre
Et, te sentant haï sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;
Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d’entendre mentir sur toi leur bouche folle,
Sans mentir toi-même d’un seul mot ;
Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère
Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;
Si tu sais méditer, observer et connaître
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur ;
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n’être qu’un penseur ;
Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage
Sans être moral ni pédant ;
Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,
Alors, les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis
Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire,
Tu seras un Homme, mon fils !
Tu seras un Homme, mon fils – Rudyard Kipling
Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou, perdre d’un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;
Si tu peux être amant sans être fou d’amour,
Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre
Et, te sentant haï sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;
Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d’entendre mentir sur toi leur bouche folle,
Sans mentir toi-même d’un seul mot ;
Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère
Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;
Si tu sais méditer, observer et connaître
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur ;
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n’être qu’un penseur ;
Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage
Sans être moral ni pédant ;
Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,
Alors, les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis
Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire,
Tu seras un Homme, mon fils !